AfricArt sera-elle fermée ?

L’information a couru dans Tunis à la vitesse d’un feu dans la paille… Avec la même panique qu’il provoque aussi.
La célébre salle CinémAfricArt va fermer. On aurait même l’intention de la transformer en dépôt. Cela tient de l’humour, serait-on tenté  d’avancer. Malheureusement, on est dans le tragique, sans être dans la fiction.

 

Le ministère dit non

Les cinéphiles et les professionnels avaient déjà du mal à supporter la disparition des petites salles un peu partout en Tunisie et leur conversion en commerces, pour accepter l’idée que le seul espace du pays qui se distingue par une réelle vision de promotion du 7e art subisse le même sort. En effet, avec sa programmation régulière de séances ciné-club soutenues par des projections de films d’auteurs, d’art et d’essai, suivies   de débats, souvent des plus intéressants, avec un choix de longs et de courts métrages, tunisiens et étrangers, récents et de qualité, la salle CinémAfricArt  est devenue le fleuron de notre «parc»  cinématographique et la destination privilégiée des amoureux du grand écran.
Aussi, dès que l’intention de la direction de la chaîne hôtelière à laquelle appartient cet espace fut déclarée, des voix se sont-elles élevées ici et là, pour dénoncer cette fermeture et demander qu’on y renonce. Le département de tutelle y a été, heureusement, sensible et il s’est penché sur la question sitôt informé. Une source très haut placée au ministère de la Culture nous a même informés que le ministre s’est occupé en personne de cette affaire, en convoquant le directeur du service cinéma et le responsable du service juridique pour étudier la question. Il en est ressorti qu’il existe un texte de loi qui interdit le changement de vocation d’une salle de cinéma sans l’accord préalable du ministère. Or, ce dernier est décidé à ne pas donner le feu vert à l’«exécution» du CinémAfricArt. Une prise de position que nous ne pouvons que saluer dans cette nouvelle Tunisie que nous voulons désormais construire et qui nous fait réfléchir sur le laisser-aller qui prévalait au ministère de la Culture et qui a fait que le nombre des salles de cinéma ait rétréci comme une peau de chagrin et qu’il soit passé en trois décennies de plus de 120 à moins de 20.
Heureusement, il n’est jamais tard pour bien faire.

 

Source: TunisieFocus