Bernard-Henri Lévy : C’est qui en réalité

Bernard-Henri Lévy, de son vrai nom Bernard Levy, souvent surnommé BHL, est un romancier, philosophe1,2, essayiste, metteur en scène, acteur, cinéaste, homme d’affaires et éditorialiste français présent sur la scène publique française et internationale, né le 5 novembre 1948.

En 1976, il est l’une des têtes de file du mouvement des « nouveaux philosophes », constitué de philosophes et intellectuels engagés. Depuis, cette dénomination est parfois attachée à son œuvre.

Jeunesse

Bernard-Henri Lévy est né le 5 novembre 1948 à Béni Saf (Algérie). Il est le fils d’André Lévy et de Ginette Siboni.

Après avoir passé plusieurs années au Protectorat français du Maroc, sa famille d’origine juive s’installe à Neuilly-sur-Seine en France en 1954. Son père, André, avait fondé la Becob, une société d’importation de bois africains qui sera rachetée par le groupe Pinault-Printemps-Redoute en 1997. Après la vente de l’entreprise, Bernard-Henri Lévy est resté actionnaire ou administrateur de plusieurs sociétés. Il est à la tête d’une société immobilière Finatrois et de production de cinéma Les films du lendemain (exemples de films produits). Il est également au conseil d’administration de la Société d’édition Grasset et Fasquelle.

Après des études au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine puis deux années préparatoires au lycée Louis le Grand, il entre en 1968 à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm où il a comme professeurs Jacques Derrida et Louis Althusser. Il publie un premier article dans la revue Les Temps modernes intitulé « Mexique, nationalisation de l’impérialisme » suite à un séjour au Mexique en 1969.

De 1970 à 1976 : Débuts

En 1971, il est reçu au concours d’agrégation de philosophie. En septembre de la même année, il écrit dans Combat un long reportage consacré à l’Irlande du Nord ainsi qu’une série d’articles et d’enquêtes sur le monde paysan français dont la thèse rejoint la problématique maoïste et montre comment la lutte des classes s’invite dans les provinces françaises. Parrainé par Charles Bettelheim, professeur d’économie proche de Louis Althusser, il voyage dans le sous-continent indien, et plus spécialement au Bangladesh durant la guerre de libération contre le Pakistan. À son retour, en mai 1972, il consigne les analyses de ce voyage qui sera la source de son premier livre, Bangla-Desh, Nationalisme dans la révolution, paru en 1973 dans la collection des Cahiers Libres de Maspero. De retour en France, il est chargé de cours d’épistémologie à l’Université de Strasbourg.

En octobre 1974, il crée la collection « Figures » chez Grasset, inaugurée par Jean-Paul Dollé et Philippe Nemo.

En septembre 1974, il a une fille de sa première union avec le mannequin Isabelle Doutreluigne : Justine Lévy.

En janvier 1975, il lance avec Michel Butel le quotidien L’Imprévu qui ne rencontre pas le succès espéré et cesse sa parution après onze numéros.

Il fait partie jusqu’en 1976 des conseillers de François Mitterrand au sein du « Groupe des Experts » où il siège en compagnie de personnalités politiques comme Michel Rocard, Laurent Fabius ou Édith Cresson.

Les nouveaux philosophes et « BHL »

Dès le 10 juin 1976, le magazine Les Nouvelles littéraires publie un numéro spécial consacré aux « nouveaux philosophes » dont Bernard-Henri Lévy est le rédacteur en chef.

Mais c’est la publication chez Grasset, en mai 1977, de La Barbarie à visage humain qui marque l’émergence du « phénomène BHL ». Dans cet essai, Bernard-Henri Lévy propose un examen des effets du fascisme et de la version totalitaire du socialisme d’État pour tenter d’en faire le bilan pour la période contemporaine3. La Barbarie à visage humain dénonce la tentation totalitaire selon lui inhérente à toute « idéologie progressiste ». BHL, à la fois dans la dénonciation du fascisme et du communisme historique, veut se présenter comme le représentant d’une génération venue après la double catastrophe du fascisme et du stalinisme, et désireuse de repenser la politique en sortant des schémas totalitaires. Pour présenter ce livre, BHL se lance dans une critique du rationalisme : « Chacun sait aujourd’hui que le rationalisme a été un des moyens, un des trous d’aiguille par quoi s’est faufilée la tentative totalitaire. Le fascisme n’est pas issu de l’obscurantisme, mais de la lumière. Les hommes de l’ombre, ce sont les résistants… C’est la Gestapo qui brandit la torche. La raison, c’est le totalitarisme. Le totalitarisme, lui, s’est toujours drapé des prestiges de la torche du policier. Voilà la « barbarie à visage humain » qui menace le monde aujourd’hui4. » Cet essai déclenche de nombreuses réactions et controverses.

Il déclara à propos d’une éventuelle arrivée des communistes au pouvoir en France : « … je serais le premier écrivain français, à faire à mon gouvernement cet affront qui n’a jamais été fait depuis qu’il y a de la littérature en France, qui est de changer de nationalité … »5

Le 27 mai 1977, au cours de l’émission de télévision Apostrophes animée par Bernard Pivot à laquelle avaient également été invités Maurice Clavel, François Aubral et Xavier Delcourt, et intitulée « Les nouveaux philosophes sont-ils de droite ou de gauche ? », Bernard-Henri Lévy, aux côtés d’André Glucksmann, apparaît comme une figure médiatique de ce courant.

Son second livre Le Testament de Dieu, paru en juin 1979, prolonge La Barbarie à visage humain. Ce nouvel essai propose une réponse au « nihilisme et au désenchantement contemporain » dus selon lui à « l’oubli de la loi » et à l’échec des grandes idéologies progressistes. En se référant à l’œuvre de Lévinas, il avance que l’humanité peut trouver dans la sagesse du texte biblique de nouveaux chemins de liberté et décrit le monothéisme biblique comme étant dans son essence un rempart contre tout totalitarisme6. L’historien Pierre Vidal-Naquet y relèvera plusieurs grossières erreurs factuelles7.

Controverse autour du statut de philosophe

La portée philosophique des ouvrages de Bernard-Henri Lévy est contestée, et avec elle le statut de philosophe dont l’auteur se réclame pourtant sans l’avoir jamais démontré. La critique des grossières erreurs historiques relevées par Pierre Vidal-Naquet dans l’ouvrage de Bernard-Henri Lévy Le Testament de Dieu (1978) servit de biais à Cornelius Castoriadis pour relever, en même temps, l’imposture philosophique du « nouveau philosophe » auto-proclamé:

« Que l’industrie des médias fasse son profit comme elle peut, c’est, dans le système institué, logique : son affaire, c’est les affaires. Qu’elle trouve des scribes sans scrupule pour jouer ce jeu n’est pas étonnant non plus. Mais tout cela a encore une autre condition de possibilité : l’attitude du public. Les « auteurs » et leurs promoteurs fabriquent et vendent de la camelote. Mais le public l’achète – et n’y voit que de la camelote, des fast-foods. Loin de fournir un motif de consolation, cela traduit une dégradation catastrophique, et qui risque de devenir irréversible, de la relation du public à l’écrit. Plus les gens lisent, moins ils lisent. Ils lisent les livres qu’on leur présente comme « philosophiques » comme ils lisent les romans policiers. En un sens, certes, ils n’ont pas tort. Mais, en un autre sens, ils désapprennent à lire, à réfléchir, à critiquer. Ils se mettent simplement au courant, comme l’écrivait L’Obs il y a quelques semaines, du « débat le plus chic de la saison ». » (Cornelius Castoriadis, commentaires de la critique du Testament de Dieu, 1979)8.

De 1980 à 1993

En 1980, il a participé à la fondation de l’association « L’Action internationale contre la faim »9 avec Marek Halter, Jacques Attali, Françoise Giroud et quelques autres. La même année, BHL et Marek Halter créent le Comité des Droits de l’Homme qui milite pour le boycott des Jeux olympiques d’été de 1980, qui ont lieu à Moscou.

Cette même année, il épouse Sylvie Bouscasse, et de leur union naît un fils prénommé Antonin.

L’Idéologie française (1981)

En janvier 1981, paraît chez Grasset L’Idéologie française, dans lequel Bernard-Henry Lévy fait rétrospectivement de la France le laboratoire du fascisme européen. Il s’inspire pour cela d’une thèse de Hannah Arendt selon laquelle les peuples du monde entiers seraient attirés par le fascisme10. Il y dénonce des traits d’un « fascisme à la française » qui serait fondé sur certaines valeurs traditionnelles conservatrices : les valeurs du terroir et le culte de la terre, le dénigrement de l’esprit cosmopolite, un certain nationalisme, la haine des idées et des intellectuels ainsi que l’opposition à l’esprit des Lumières. Il rappelle que Maurras, Drumont ou Pierre Drieu La Rochelle appartiennent aussi à l’esprit français. La mise en évidence d’actes de collaboration entre la France et l’Allemagne nazie — notamment via Klaus Barbie, Paul Touvier et Maurice Papon — illustrerait ainsi ce « fascisme à la française ». Très controversé, l’ouvrage fut particulièrement critiqué par de nombreux universitaires, tels Raymond Aron (pour qui « Bernard-Henri Lévy viole toutes les règles de l’interprétation honnête et de la méthode historique »)11, Paul Thibaud, Emmanuel Le Roy Ladurie ou encore Pierre Nora mais est salué par l’écrivain Philippe Sollers comme « un livre-clé qui a fait tomber bien des tabous, et qui reste pleinement d’actualité12 ».

Du voyage au Pakistan (1981) au Conseil de surveillance d’Arte (1993)

En septembre 1981, Bernard-Henri Lévy part au Pakistan avec Marek Halter et Renzo Rossellini afin de remettre aux résistants afghans trois postes émetteurs radio, achetés par le Comité des Droits de l’Homme et utilisés par « Radio Kaboul », qui appelle à la résistance armée contre l’occupation soviétique. Il faut toutefois attendre 1998 pour qu’il rencontre le commandant Massoud.

En novembre 1984, il obtient le prix Médicis pour son roman Le Diable en tête, paru chez Grasset.

En mars 1987, il publie L’Éloge des intellectuels (Grasset).

En novembre 1988, il reçoit le prix Interallié pour son roman Les Derniers Jours de Charles Baudelaire publié chez Grasset.

En mai 1990, il lance et dirige une revue intitulée La Règle du jeu.

En 1991, il est nommé pour un an Président de la Commission d’avance sur recettes au cinéma.

En juin 1992 (le 23), il suggère13 à François Mitterrand de soutenir le président de la République de Bosnie-Herzégovine Alija Izetbegović, isolé dans Sarajevo assiégé. Le 27, Hubert Védrine lui apprend que François Mitterrand s’est envolé pour la Yougoslavie.

En décembre 1992, France 3 diffuse Un jour dans la mort de Sarajevo, un documentaire réalisé par Bernard-Henri Lévy et Alain Ferrari. Lévy souhaite dénoncer le martyre de cette ville « œcuménique » et la souffrance des habitants qui résistent héroïquement à des bombardements incessants. (Guerre de Bosnie)

Le 19 juin 1993, il épouse l’actrice Arielle Dombasle à Saint-Paul-de-Vence.

En juillet 1993, il devient président du Conseil de surveillance de la chaîne Arte.

De 1994 à 2005

En mai 1994, à l’occasion des élections européennes, il participe à la constitution de la liste « L’Europe commence à Sarajevo » pour contraindre les partis politiques à prendre en compte la situation dans les Balkans. Dirigée par Léon Schwartzenberg, elle comprend, outre Bernard-Henri Lévy, Romain Goupil, Pascal Bruckner, André Glucksmann, Michel Polac, Alain Touraine14… De nombreuses personnalités soutiendront la liste tels : Marek Halter, Susan Sontag et Paul Auster, la Sud-Africaine, prix Nobel de littérature, Nadine Gordimer, l’ancien maire de Belgrade Bogdan Bogdanović. Cependant, le 30 mai, à quelques jours des élections, Bernard-Henri Lévy annonce le retrait de la liste, déclarant : « L’effet a atteint tous les objectifs possibles, on ne peut pas faire mieux, le but n’a jamais été d’envoyer cinq députés pro-Bosniaques à Strasbourg, mais de faire que chaque député européen ait la Bosnie en tête »15. Maintenue par Léon Schwartzenberg, cette liste, qui avait été créditée un temps de 12% d’intentions de vote, obtiendra finalement 1% des suffrages exprimés16.

Contre la purification ethnique au Kosovo, il publie en octobre 1994 La Pureté dangereuse, Grasset. Son combat pour les intellectuels de Bosnie-Herzégovine se poursuit et débouche sur la publication en février 1996 du livre Le Lys et la Cendre, Journal d’un écrivain au temps de la guerre de Bosnie, Grasset.

En 1997, il réalise au Mexique un film de fiction, Le Jour et la Nuit, avec son épouse Arielle Dombasle, Alain Delon, Lauren Bacall et Karl Zéro. Ce film a été mal accueilli tant par la critique que par le public et demeure à ce jour sa seule tentative de cinéma de fiction. Face à cet échec, BHL regretta en particulier « d’avoir été mégalo » et d’avoir fait « trop grand, trop fort, trop beau, trop tout »17. Les Cahiers du cinéma l’ont qualifié de « plus mauvais film français depuis des décennies », et ont regretté que de l’argent du cinéma mexicain soit allé à ce film plutôt qu’à des cinéastes mexicains « qui auraient mieux su l’utiliser. »18

En 2000, il publie Le Siècle de Sartre aux éditions Grasset.

Fin 2001, il soutient fermement l’intervention américaine en Afghanistan et proclame en novembre 2001 à propos de cette intervention : « la victoire éclair d’une stratégie que nous n’étions pas bien nombreux à juger d’une habileté, d’une efficacité militaro-politique insoupçonnées. »19

En juin 2000, il fonde avec Alain Finkielkraut et Benny Lévy, à Jérusalem, l’Institut d’études lévinassiennes, consacré à la pensée et à l’œuvre du philosophe Emmanuel Lévinas.

En février 2002, le président de la République Jacques Chirac et le premier ministre Lionel Jospin confient à Bernard-Henri Lévy la mission de se rendre en Afghanistan pour contribuer à la reconstruction culturelle d’un Afghanistan libre. À son retour en France au printemps, Lévy présente son Rapport au Président de la République et au Premier Ministre sur la contribution de la France à la reconstruction de l’Afghanistan publié par La documentation Française et Grasset, qui comporte en seule annexe: un discours de Bernard-Henri lui-même20.

En 2002 et 2003, il se positionne pour la guerre en Irak. Dans un article publié en 200221, il explique que «Attaquer Saddam Hussein ? Oui, bien sûr. Ce n’est pas ici que l’on défendra ce massacreur de Kurdes et de chiites, ce terroriste, ce mégalomane suicidaire, ce fou, ce Néron actionniste dont, en 1998 déjà, Massoud me confiait qu’il était en possession d’armes chimiques et bactériologiques massives.» Pour ces raisons il se déclare favorable à cette guerre sur le principe, la trouvant « moralement justifiée », mais aussi « politiquement désastreuse » notamment à cause des conséquences négatives qu’il entrevoit en matière de lutte contre le terrorisme22.

En mai 2003, il publie Qui a tué Daniel Pearl? aux éditions Grasset.

En juillet 2005, il participe au colloque consacré à Jean-Paul Sartre au centre culturel international de Cerisy.

De 2006 à 2007

En janvier 2006, il publie aux éditions américaines Random House son livre sur les États-Unis, American Vertigo, parution précédée d’une tournée de conférences dans ce pays.

En novembre 2006, il soutient d’abord Dominique Strauss-Kahn lors de la primaire interne du Parti socialiste qui doit désigner le candidat du parti pour l’élection présidentielle, mais rejoint finalement la candidate choisie par le Parti socialiste Ségolène Royal dès le premier tour de la présidentielle du printemps 2007, la considérant comme « courageuse ». Il annonce son choix publiquement après les propos du candidat de l’UMP Nicolas Sarkozy sur la pédophilie et le suicide, propos qu’il juge « inacceptables ».

En octobre 2007, il publie un livre sur le Parti socialiste, Ce grand cadavre à la renverse (Grasset). L’auteur commence son ouvrage en indiquant que Nicolas Sarkozy lui a demandé de le soutenir lors de la dernière élection présidentielle. BHL précise qu’il a refusé parce qu’il fait partie de la gauche. Ce qui le conduit à définir la gauche tout en indiquant l’évolution dangereuse qui lui semble être la sienne. La gauche se définit, selon l’auteur, comme le courant politique auquel appartiennent ceux qui sont anti-colonialistes, portent un jugement positif sur mai 68, négatif sur Vichy et qui se reconnaissent dans le combat des dreyfusards. La gauche connaît une évolution qui la conduit, selon Bernard-Henri Levy, 1°/ à devenir anti-américaine de façon trop systématique, 2°/ à se détourner de l’idée de liberté, 3°/ à devenir complaisante à l’égard d’Al Qaida et du Hamas. Une prise de position de l’ancien Président des États-Unis Jimmy Carter sur un dialogue possible avec le Hamas est citée comme exemple de cette évolution (p. 283 de l’édition livre de poche), 4°/ à cesser d’être universaliste ou internationaliste, devenant chauvine23.

Depuis le début de l’année 2007 il est actionnaire24 et membre du conseil de surveillance25 du journal Libération.

Depuis 2007

Lors de la guerre d’Ossétie du Sud de 2008, BHL s’est rendu en Géorgie en août 2008, publiant le récit de son voyage dans deux pages « Témoignages » du Monde26. Un article de Rue8927 montre que ces témoignages contiennent des inventions et affabulations, notamment grâce à plusieurs témoignages (dont celui de l’eurodéputée Marie-Anne Isler-Béguin).

En septembre 2008, il publie « Left in dark times », version américaine de « Ce grand cadavre à la renverse », chez Random House.

Le 8 octobre 2008, parution de « Ennemis publics » de Michel Houellebecq et de Bernard-Henri Lévy, coédité par Flammarion et Grasset, qui réunit une correspondance polémique échangée par les auteurs.

En 2008, il prendra parti auprès de Claude Askolovitch et en opposition à Guy Bedos dans l’affaire Siné28.

Lors de la guerre de Gaza 2008-2009, BHL s’est rendu en Israël, publiant le récit de son voyage dans le JDD29. Dans cet article il constate que la bande de Gaza, évacuée par Israël en 2005 et soumise depuis à un blocus humanitaire, est devenue non l’embryon de l’État palestinien tant espéré, mais « une base militaire avancée ». Il accuse la désinformation du « village médiatique planétaire » en rappelant l’affaire du « génocide » de Jénine où les 500 victimes palestiniennes annoncées initialement dans la presse seront en définitive chiffrées à 52. Il conteste également la « rumeur » du blocus humanitaire (blocus pourtant confirmé par des organismes internationaux). Mais surtout il témoigne du réel désir de paix de responsables israéliens et palestiniens en particulier Ehoud Olmert et Moustafa Barghouti. Ce témoignage sera qualifié par Acrimed de « tract de propagande »‘ 30.

En janvier 2009, il publie dans le journal Le Point une note de soutien à Israël justifiant l’opération Plomb durci31.

En 2009, il déclare que le Parti socialiste « doit disparaître » pour « en finir, le plus vite possible maintenant, avec ce grand corps malade » depuis le déclin du communisme. Car d’après lui le Parti socialiste n’incarne plus la gauche française ni l’espérance de qui que ce soit. À ses yeux, le Parti socialiste doit renouer avec l’essentiel, l’identité même de la gauche selon lui : l’antifascisme, l’anticolonialisme et l’anti-totalitarisme, et il voit l’égalité comme le point de convergence de ces trois principes. Il exprime l’espoir de reconstruire, sur les ruines du Parti socialiste, la gauche de demain, moderne et réinventée32.

Le 29 septembre 2009, Bernard-Henri Lévy apporte son soutien à Roman Polanski, réalisateur arrêté le 26 septembre 2009 à Zurich en Suisse pour une accusation de viol sur mineure. BHL, selon ses propos, considérait que c’était un scandale que d’arrêter un homme plus de trente ans après les faits, que cela n’avait pas de sens. Il fait d’ailleurs signer une pétition sur son site33.

Le 20 janvier 2010, dans un article du Corriere della Sera il prend la défense des papes Benoit XVI et Pie XII qu’il présente tous deux comme des « boucs émissaires » victimes de la « désinformation ». De Pie XII présenté par lui comme co-auteur « d’un des manifestes antinazis les plus fermes et les plus éloquents » il s’étonne qu’on fasse porter sur lui la responsabilité du silence généralisé des dirigeants de l’époque alors que sans armées le pape a pu néanmoins sauver nombre de vies humaines34,35.

Dans son ouvrage De la guerre en philosophie paru en février 2010, il cite les réflexions du philosophe Jean-Baptiste Botul, alors que celui-ci est un personnage fictif inventé par le journaliste Frédéric Pagès36. Ce dernier évoque un « grave accident philosophique qui pourrait compromettre la suite de sa carrière » mais constate toutefois que « même pris en flagrant délit de lecture hâtive ou de fiche mal digérée, [BHL] est fêté par les télés, choyé par les radios, encensé par les journaux »37. BHL est toutefois la risée de la presse étrangère. L’Express rapporte par ailleurs fin mars 2010 que « Les chiffres des ventes des deux ouvrages de Bernard-Henri Lévy De la guerre en philosophie et Pièces d’identité (Grasset), [ont été] vendus respectivement à 5 500 et 3 500 exemplaires en un mois et demi, malgré un lancement médiatique sans précédent »38. Dans Pièces d’identité, il combat les souverainetés nationales et incite les politiciens à embrasser la loi du marché et la mondialisation, arguant que « l’anti-américanisme est une métaphore de l’antisémitisme ». Au nom de l’idée du « juif d’affirmation », il incite également les juifs au repli communautaire tout en fustigeant les juifs assimilés39.

Le 7 juin 2010, dans un article du journal Libération, il déclare que « Mein Kampf est un best-seller en Turquie » et défend l’attaque israélienne du 31 mai 2010 contre des navires transportant de l’aide humanitaire vers Gaza40.

Le 16 mai 2011, il apporte publiquement son soutien au socialiste Dominique Strauss Kahn, alors accusé de viol sur une employée d’hôtel41.

Engagements internationaux

Les guerres et événements tragiques en Algérie, en Bosnie-Herzégovine et au Rwanda donnent lieu à un ouvrage « La Pureté dangereuse » où il voit le délire de pureté à l’œuvre dans ces diverses situations. Il établit les caractéristiques de l’intégrisme.

En 1989, après la fatwa contre Salman Rushdie, Bernard-Henri Lévy s’engage dans la défense de l’écrivain, dont il fait un emblème et l’objet d’un de ses combats. En 1999, Bernard-Henri Lévy publie avec Salman Rushdie « Questions de Principe Six ».

En 2000, il publie « Le Siècle de Sartre » dans l’héritage duquel Bernard-Henri Lévy dit s’inscrire. Cet ouvrage a connu un grand succès auprès d’un large public non spécialisé[réf. nécessaire]. Ce livre est, de tous ceux de Bernard-Henri Lévy, celui qui reçut le plus grand nombre d’éloges de la part des critiques[réf. nécessaire].

« Les damnés de la guerre » est un essai à partir de reportages effectués en Angola, au Sri-Lanka, au Burundi, en Colombie, au Soudan et parus en France dans Le Monde, en Italie dans le Corriere della Sera, et dans El Mundo en Espagne, qui donnent un livre intitulé « Réflexions sur la Guerre, le Mal et la fin de l’Histoire », 2001. L’auteur se fait dans cet ouvrage le porte-parole des victimes de guerres oubliées et de leur souffrance.

Le 1er décembre 2009, la revue américaine Foreign Policy lui attribue la 31e place des personnages les plus influents au monde, notamment devant Dominique Strauss-Kahn (33e), Esther Duflo (41e) et Jacques Attali (86e)42.

Le 11 mars 2011, il s’exprime sur la position française au sujet de la révolution libyenne, et appuie Nicolas Sarkozy sur la décision d’instaurer une zone d’exclusion aérienne au dessus de la Libye43. Il se rend à plusieurs reprises en Libye pour soutenir les rebelles face aux forces de Mouammar Kadhafi. À la suite de la prise de Tripoli par les rebelles, en août 2011, il déclare que « c’est une victoire, car Sarkozy a réalisé en Libye ce que Mitterrand n’avait pas fait en Bosnie »44.

Écrits

Les philosophes qui ont formé sa réflexion sont : Hegel, Spinoza, Louis Althusser et Emmanuel Levinas. Il rapporte à propos de Hegel l’« éblouissement »45 qu’il a éprouvé en découvrant la langue et la pensée hégéliennes en particulier la vision hégélienne de l’histoire. Son professeur à l’École Normale Supérieure, Althusser, l’a amené à apprécier les subtilités de la métaphysique de Spinoza et les liens étroits reliant le théologique au politique. Depuis Le Testament de Dieu, publié en 1979, Bernard-Henri Lévy dit avoir puisé les sources de sa philosophie dans les textes de Franz Rosenzweig et Levinas. Cependant, selon le philosophe Yves Michaud, sa pensée est en fait « tout le contraire de l’ouverture à l’infini et à l’autre de Levinas »46.

Sa pensée met l’accent sur l’existence du Mal et la lutte entre le Bien et le Mal47, mais aussi, plus pragmatiquement, sur le combat contre le fanatisme et le totalitarisme s’inscrit dans le combat contre le Mal, la lutte contre le fanatisme et l’antitotalitarisme.

Un regard critique sur la condition des intellectuels

Bernard-Henri Lévy s’intéresse au début des années 1980 à la condition des intellectuels, en particulier des intellectuels français, dans son ouvrage Éloge des Intellectuels. Il constate avec crainte (et un petit peu de nostalgie) le risque d’un recul de la culture intellectuelle de haut niveau, face aux genres mineurs, importants mais d’une importance sociale moins cruciale que les travaux des philosophes. Selon lui, les philosophes sont en partie responsables de ce déclin. Il observe avec inquiétude les progrès des « nouvelles stars » de la musique, du sport, du monde de l’entreprise.

Le « monde vrai », terrain d’étude pour la philosophie

Pour Bernard-Henri Lévy, la mission du philosophe est d’intervenir dans les débats contemporains. Le modèle dont il se réclame est celui de Sartre : le philosophe investi dans les événements et les luttes de son temps, pour qui le monde est aussi bien un terrain d’étude que d’intervention pour la philosophie. Il ne pense pas que le rôle de la philosophie soit de donner un sens au monde. Il veut faire de la philosophie « un instrument de la lucidité »45. Il constate que les questions existentielles, telles la vie, la mort, la souffrance, sont insolubles. Il en résulte donc selon lui que la fonction de la philosophie est d’explorer et non de résoudre ces grands problèmes humains.

Critiques

Critiques d’ordre général

  • BHL est présenté par certains journalistes comme un imposteur intellectuel48. Ses détracteurs estiment que sa réussite ne serait due qu’à un réseau de connaissances bien organisé49.
  • Dans un article intitulé « BHL n’est pas seulement ridicule, il est aussi dangereux », Pascal Boniface écrit: « Il est de bon ton, dans de nombreux milieux, de se gausser de Bernard-Henri Lévy et d’affecter à son égard, une indifférence ironique. L’affaire Botul – dont BHL a le culot de s’estimer victime – n’est ni sa première, ni sa dernière escroquerie intellectuelle. La carrière de BHL est faite d’affabulations et de ratés monumentaux, qu’il veuille créer un journal, faire un film, écrire une pièce de théâtre ou un livre. Il y a un écart grandissant entre l’écho médiatique qui lui est donné et la désaffection du public, qui n’est pas dupe. » 50
  • BHL est également dénoncé dans l’ouvrage Les intellectuels faussaires (éditions JC Gawsewitch, mai 2011) du même Pascal Boniface. « En tête de liste, il y a l’influent Bernard-Henri Lévy, alias BHL le « seigneur et maître des faussaires », dont le « moralisme se mue en Maccarthysme », redoutable dans l’art d’exercer le « terrorisme intellectuel », alors même que ses fiascos retentissants disqualifieraient sur-le-champ bien moins omnipotent que lui. »51

Critiques de l’oeuvre

  • À l’occasion de la sortie de la Barbarie à visage humain, le philosophe Gilles Deleuze portait un jugement négatif sur l’œuvre du jeune écrivain, qui se serait livré à des rapprochements hâtifs, parfois « ignobles »52. Plus généralement, à propos des nouveaux philosophes, Deleuze écrit : « je crois que leur pensée est nulle. Je vois deux raisons possibles à cette nullité. D’abord ils procèdent par gros concepts, aussi gros que des dents creuses, LA loi, LE pouvoir, LE maître, LE monde, LA rébellion, LA foi, etc. Ils peuvent faire ainsi des mélanges grotesques, des dualismes sommaires, la loi et le rebelle, le pouvoir et l’ange. En même temps, plus le contenu de pensée est faible, plus le penseur prend d’importance, plus le sujet d’énonciation se donne de l’importance par rapport aux énoncés vides »52.
  • La prise de liberté avec la vérité et les faits inspire un reproche fait par exemple par l’historien Pierre Vidal-Naquet53 et par le philosophe Cornelius Castoriadis à propos de son livre Le testament de Dieu, 1978. Dans un article du Nouvel observateur daté du 9 juillet 1979, Cornelius Castoriadis admettant sa perplexité devant le « phénomène BHL », écrivait : « Sous quelles conditions sociologiques et anthropologiques, dans un pays de vieille et grande culture, un “auteur” peut-il se permettre d’écrire n’importe quoi, la “critique” le porter aux nues, le public le suivre docilement – et ceux qui dévoilent l’imposture, sans nullement être réduits au silence ou emprisonnés, n’avoir aucun écho effectif ? » Castoriadis ajoutait néanmoins : « Que cette camelote doive passer de mode, c’est certain : elle est, comme tous les produits contemporains, à obsolescence incorporée. »
  • Le sociologue et philosophe Raymond Aron a consacré un article particulièrement critique à L’idéologie française, article dont il fait état dans ses Mémoires (1983). Aron montre que Lévy se livre à une lecture unilatérale de l’histoire de France. Évoquant des questions qui exigent rigueur et subtilité (s’agissant de l’antisémitisme en France), Lévy se livre à des généralisations auxquelles manquent l’équilibre et un sens du jugement politique.
  • Le sinologue Simon Leys a critiqué l’ouvrage de Bernard-Henri Lévy Impressions d’Asie en reprochant au texte de n’être qu’un commentaire, constitué de platitudes, des photographies de l’ouvrage, dues à Guy Bouchet, et qui en sont le seul intérêt54.
  • Le philosophe Jacques Bouveresse critique des approximations d’une certaine « philosophie française », qui reposerait plus sur des rapprochements hasardeux que sur des raisonnements construits55.
  • Selon les auteurs d’une enquête sur BHL, Nicolas Beau et Olivier Toscer, l’épouse de Daniel Pearl reprocherait à BHL à propos de son « romanquête » Qui a tué Daniel Pearl ? un « viol littéraire »56. Mme Pearl a déclaré au sujet de Bernard-Henri Lévy qu’il est un homme dont « l’ego détruit l’intelligence »57.
  • Le spécialiste du sous-continent indien, journaliste au Guardian et historien William Dalrymple a publié dans New York Review of Books puis dans Le Monde diplomatique une critique sévère du « romanquête » de BHL sur l’assassinat de Daniel Pearl58. Il y accuse notamment Bernard Henri Lévy de confondre certaines villes, ainsi que de donner une image détestable de l’islam. Celui-ci a obtenu un droit de réponse, où il répond aux critiques de son contradicteur59; il souligne notamment avoir donné un point de vue plutôt élogieux sur l’islam dans le dernier chapitre de son ouvrage. Ce droit de réponse a, à son tour, suscité une réponse de Dalrymple, toujours dans le Monde Diplomatique60.
  • Son livre American Vertigo, sous-titré Voyage dans les pas de Tocqueville, reçut un accueil partagé61 dans les médias français62 et fut largement moqué par la presse américaine63, des libraires français64, Le Monde65 et le Monde Diplomatique66. Un éditorialiste de The Economist parle même « du pire livre jamais écrit sur les Etats-Unis »67. À la suite de cet ouvrage un procès fictif lui fut intenté dans un théâtre parisien avec la participation de Daniel Mermet68.
  • En février 2010, à la sortie de son ouvrage De la guerre en philosophie, la référence à un philosophe fictif, Jean-Baptiste Botul (inventé par le journaliste du Canard Enchaîné Frédéric Pagès), pour appuyer ses critiques sur Emmanuel Kant provoque une vague de commentaires consternés et ironiques dans la presse, à la suite d’un article de la journaliste Aude Lancelin paru sur le site littéraire du Nouvel Observateur69. Frédéric Pagès commente : « La vie sexuelle d’Emmanuel Kant raconte l’histoire farfelue d’une communauté d’Allemands de Königsberg (devenu Kaliningrad) ayant fui au Paraguay pour constituer une colonie strictement régie par la philosophie kantienne. Cela aurait dû l’alerter. Cela pose une question sur sa façon de travailler. » Bernard-Henri Levy reconnaît l’erreur et écrit « Chapeau pour ce Kant inventé mais plus vrai que nature et dont le portrait, qu’il soit donc signé Botul, Pagès ou Tartempion, me semble toujours aussi raccord avec mon idée d’un Kant […] tourmenté par des démons moins conceptuels qu’il y paraît.« 70,71 Cet ouvrage a reçu le 30 juin 2010 le Prix Botul, Bernard-Henri Lévy ayant (bien qu’absent ce jour-là) accepté de faire partie du jury, condition nécessaire pour le recevoir.

Critiques de l’engagement politique

  • Il écrit à propos de l’argent : « …la vertu qu’il a de substituer le commerce à la guerre, la frontière ouverte aux univers fermés ; le temps de la négociation, de la transaction, du compromis, qui succède, grâce à lui, à celui de l’impatience, de la violence, du troc, de la rapine, du tout ou rien, du fanatisme. » Cette phrase peut sembler en contradiction avec celle72, tenue au Congrès d’Épinay du 13 juin 1971, qui dénonçait : « toutes les puissances de l’argent, l’argent qui corrompt, l’argent qui achète, l’argent qui tue, l’argent qui ruine, et l’argent qui pourrit jusqu’à la conscience des hommes ».
  • En 1985, Bernard-Henri Lévy, Revel et Gluskmann signent une pétition pour encourager Ronald Reagan à continuer à soutenir les Contras au Nicaragua, ceux-ci s’illustreront dans des crimes de guerre et ceci débouchera sur un scandale majeur de l’ère Reagan : Affaire Iran-Contra73,74.
  • BHL réprésenterait une certaine forme d’oligarchie au sein du Parti socialiste75.
  • Appuyé par une citation de Manuel Valls au sujet d’un ouvrage de Bernard-Henri Lévy censé évoquer la réforme du parti socialiste, le rédacteur en chef du Monde diplomatique, Serge Halimi, l’accuse également de n’avoir aucun attrait pour l’aspect social du socialisme75, pourtant corollaire du mouvement, et de préférer Mai 68 au Front populaire. Il avoue lui-même que : « Oui, c’est vrai, je me suis plus intéressé à la misère bosniaque qu’à la misère au coin de la rue. Je suis un peu sourd à la question sociale. Que voulez-vous, on écrit avec son intelligence et son inconscient. »76,77

Critiques de la relation aux médias

  • En décembre 2010, Bernard-Henri Lévy écrit dans le Point : « Il faut le dire et le redire : présenter comme un  » arc républicain « , ou comme une alliance entre  » républicains des deux rives « , ce nouveau rapprochement rouge-brun qui voit les crânes rasés du Bloc identitaire fricoter, sur le dos des musulmans de France, avec tel ancien du Monde diplo, Bernard Cassen, est un crachat au visage d’une République qui, à Monte Cassino, puis dans les combats pour la libération de Marseille, puis dans la poche de Colmar, en Alsace, face à la division Das Reich, n’a pas eu de plus vaillants défenseurs que les pères et grands-pères de ces hommes et femmes que l’on voudrait, aujourd’hui, clouer au pilori81. »

Bernard-Henri Lévy ayant en l’occurrence confondu Bernard Cassen avec Pierre Cassen, l’ancien directeur général du « Diplo » dès lors incriminé à tort réplique par une lettre au directeur du Monde : « … On aurait cependant attendu de M. Lévy, qui a très souvent signé dans le quotidien, qu’il respecte les normes minimales de la profession, et tout particulièrement celles inscrites dans la « Charte d’éthique et de déontologie du groupe Le Monde ». Celle-ci stipule notamment que « Les journalistes disposent des moyens nécessaires pour exercer rigoureusement leur métier, collecter et vérifier les informations, indépendamment de toute pression extérieure. Ils s’interdisent toute manipulation et plagiat, ne relaient pas les rumeurs, évitent le sensationnalisme, les approximations et les partis pris. Ils doivent éviter tout lien d’intérêt avec les acteurs des secteurs sur lesquels ils écrivent, et s’engagent à déclarer tout conflit d’intérêts »82.

Critiques du personnage

  • Bernard-Henri Lévy a été, plus que n’importe quelle autre personnalité publique, victime d’entartages en Belgique et en France (on compte sept attentats pâtissiers entre 1985 et 2006)83. Lors de l’un d’eux en 1985, il a renversé son agresseur, Noël Godin, pour lui intimer ensuite : « Lève-toi vite, ou je t’écrase la gueule à coups de talon ! »84. Cette réaction, filmée, a été largement diffusée et moquée, notamment par Coluche et Pierre Desproges ; elle lui a également valu une chanson de Renaud, L’entarté.

Bernard-Henri Lévy et la françafrique

Articles détaillés : Néocolonialisme et françafrique.

Becob

De 1995 à 1997, BHL prend les rênes de la Becob, société d’importation de bois précieux africain85, l’affaire familiale qu’il codirigeait de fait depuis plusieurs années et dont Guy Carlier était le directeur financier de la fin des années 1970 jusqu’à 198286. La Becob opérait en Côte-d’Ivoire, au Gabon, au Cameroun87. En mars 1998, le magazine Entrevue décide d’envoyer une équipe enquêter sur la Becob, mais leur reportage ne sera jamais publié, BHL étant intervenu directement auprès d’Arnaud Lagardère, propriétaire du journal, pour faire passer le reportage à la trappe.

Dans un de ses spectacles, Dieudonné attaque Bernard-Henri Lévy : « Ses milliards, il les a gagnés dans le commerce du bois précieux africain. Sur place, les gens n’ont plus de bois, ni de milliards. Il leur a tout volé88 ! ». Bernard-Henri Lévy répondra que Dieudonné est antisémite89. Dieudonné réagira lors d’un de ses spectacles par une nouvelle provocation : « Quand tu entends BHL, tu te dis que si, lui, il est philosophe, peut-être que les chambres à gaz n’ont pas existé »90.

Désinformation en Algérie

Pendant l’automne 1997, sous l’impulsion du général Liamine Zéroual, le régime militaire algérien souhaite redorer son image de marque à la suite d’une série de massacre. Jack Lang et le ministre des affaires étrangères françaises Hubert Védrine soutiennent alors le régime algérien. Hubert Védrine contacte Bernard-Henri Lévy qu’il connaît bien, et le recommande en Algérie pour en donner une meilleure image91 sous l’égide du journal Le Monde dirigé par ses « amis fidèles » Jean-Marie Colombani, qui s’est distingué pour avoir fait publier des articles de désinformation sur le génocide au Rwanda92, et par le directeur de rédaction Edwy Plenel93.

En 1998, il publie en janvier dans le journal Le Monde deux témoignages de voyage sur la guerre civile et le terrorisme qui ravagent l’Algérie94,95. Ces deux textes qui dénoncent et accusent l’islamisme radical et ses militants d’être responsables des massacres perpétrés mais passe complètement sous silence les exactions commises par le régime algérien96. Ils déclenchent de vives polémiques tant en France qu’en Algérie en particulier de la part de François Gèze et Pierre Vidal-Naquet97.

Critiques du discours de Nicolas Sarkozy à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar

En octobre 2007, à l’occasion de la sortie de son livre sur le Parti socialiste Ce grand cadavre à la renverse, Bernard-Henri Levy a attaqué vivement Nicolas Sarkozy en fustigeant son « Discours de Dakar » et son rédacteur, le conseiller du président de la République, Henri Guaino : « L’homme africain, disait le texte, n’est pas assez entré dans l’Histoire. Jamais il ne s’élance vers l’avenir. Dans cet univers où la nature commande tout, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès. ». Il dira : « C’est un discours raciste ». « BHL est un petit con prétentieux » lui répliquera le conseiller98.

Ouvrages critiques

Quelques ouvrages d’analyse critique sont consacrés entièrement à Bernard-Henri Lévy :

  • Le livre Le B.A. BA du BHL, Enquête sur le plus grand intellectuel français, de la journaliste Jade Lindgaard et du producteur Xavier de la Porte a soutenu l’idée d’une supposée « mythomanie » de Lévy affirmant que contrairement à ses assertions répétées, il n’avait par exemple fait que croiser le commandant Massoud.
  • Une imposture française, ouvrage des journalistes Nicolas Beau et Olivier Toscer consacré à Bernard-Henri Lévy, sorti en librairie le 23 février 2006.
  • Un nouveau théologien de Daniel Bensaïd, éditions Ligne, 2008.

Interprétation des controverses et des ouvrages critiques

Au sujet de ces livres, Josyane Savigneau, dans Le Monde des livres du 1er juillet 2005, journal auquel collabore BHL, signe un article à propos du livre de Philippe Boggio, Bernard-Henri Lévy, une vie99, où elle remarque une « étrange frénésie » qui aurait pris plusieurs journalistes de vouloir s’en prendre à Bernard-Henri Lévy :

« En 2004, l’édition française a été saisie d’une étrange frénésie à propos de Bernard-Henri Lévy. On annonçait cinq livres sur cet intellectuel « à abattre », comme le titrait un journal. »

Ouvrages

  • Bangla Desh, Nationalisme dans la révolution, 1973 (réédité sous le titre Les Indes rouges 1985)
  • La Barbarie à visage humain,Grasset, 1977, (ISBN 2-246-00498-5)
  • Le Testament de Dieu, 1978
  • L’Idéologie française, 1981
  • Questions de principe I, 1983
  • Le Diable en tête, 1984
  • Impressions d’Asie, 1985
  • Questions de principe II, 1986
  • Eloge des intellectuels, 1988
  • Les Derniers Jours de Charles Baudelaire, 1988
  • Questions de principe III, la suite dans les idées, 1990
  • Frank Stella, les années 80, 1990
  • Les Aventures de la liberté, une histoire subjective des intellectuels, 1991
  • César, celui qui était trop gai, 1991
  • Le Jugement dernier, 1992
  • Questions de principe IV, Idées fixes, 1992
  • L’art de Piero della Francesca et de Mondrian, 1992
  • Les Hommes et les Femmes (avec Françoise Giroud), 1993
  • La Pureté dangereuse, 1994
  • Questions de principe V, Blocs-notes, 1995
  • Le Lys et la Cendre, 1996
  • Comédie, 1997
  • Questions de principe VI avec Salman Rushdie 1998
  • Questions de principe VII, Mémoire vive, 2001
  • Le Siècle de Sartre, 2000
  • Réflexions sur la Guerre, le Mal et la fin de l’Histoire, 2002
  • Rapport au Président de la République et au Premier Ministre sur la participation de la France à la reconstruction de l’Afghanistan, 2002
  • Qui a tué Daniel Pearl ?, 2003– Prix Livres et Droits de l’Homme de la Ville de Nancy 2003100
  • Questions de principe VIII, jours de colère 2004
  • Questions de principe IX Récidives, 2004
  • American Vertigo, 2006
  • Questions de principe X, Ici et ailleurs, 2007
  • Ce grand cadavre à la renverse, 2007
  • La Mémoire, l’Oubli, Solitude d’Israël, 2007 (Enregistrement du débat public à Jérusalem, avec Benny Lévy et Alain Finkielkraut, sur CD audio)
  • Ennemis publics, 2008. (Correspondance entre Michel Houellebecq et BHL)
  • De la guerre en philosophie, 2010 (ISBN 978-2246767213) Prix Botul 2010
  • Autour de Camus, 2010 (Table ronde à l’Auditorium du Monde, avec Jean Daniel et Michel Onfray, sur CD audio)
  • Pièces d’identité, 2010 (ISBN 978-2-246-76791-6) – Prix Saint-Simon 2010101

Filmographie

SOURCE      wikipedia.org