Le bilan s’alourdit après le puissant séisme dans l’est de la Turquie

Plus de 200 personnes sont mortes et plusieurs centaines d’autres sont portées disparues à la suite du puissante tremblement de terre qui a dévasté l’est de la Turquie, touchant particulièrement les villes de Van et de Ercis.

Plus de 200 personnes sont mortes et plusieurs centaines d’autres sont portées disparues à la suite du puissante tremblement de terre qui a dévasté l’est de la Turquie, touchant particulièrement les villes de Van et de Ercis.

Supervisant les opérations de secours à Ercis, le ministre de l’Intérieur Idris Naim Sahin a fait état de 117 morts dans cette ville et de 100 autres à Van. Le bilan risque encore de s’alourdir, ont prévenu les autorités.

Sahin a ajouté que 1.090 blessés avaient déjà été recensés. Plusieurs centaines de personnes sont portées disparues.

Des morts et des dégâts supplémentaires étaient signalés en provenance de petits villages reculés, généralement sans électricité ni liaisons téléphoniques.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s’est rendu sur place, dans cette région proche de la frontière avec l’Iran. Il a survolé Ercis en hélicoptère pour mesurer l’ampleur des dégâts provoqués par ce séisme de magnitude 7,2, le plus puissant en Turquie depuis 1999.

« Le problème le plus important maintenant, ce sont les villages proches de Van car les bâtiments sont en adobe. Ils sont plus vulnérables aux séismes. Je dois dire que quasiment tous les bâtiments dans ces villages sont détruits », a dit Recep Tayyip Erdogan, qui doit réunir son gouvernement lundi.

La terre a tremblé dimanche à 10h41 GMT à 20 km au nord de Van et plus de 70 répliques, certaines assez fortes, ont été ressenties dans la journée.

Pleurs et gémissements

« Il y a des ambulances, des militaires, des secouristes partout maintenant, qui tentent d’extraire des gens des ruines des bâtiments. J’ai vu tant de cadavres sortis, les secouristes essaient de trouver des survivants », a dit un photographe de Reuters, Osman Orsal, présent à Ercis.

Sur des images de Reuters Television filmée dans cette ville de 100.000 habitants, on peut voir des secouristes tenter de calmer un garçon d’une dizaine d’années coincé sous un bloc de béton.

« Sois patient, sois patient », lui disent-ils. La main sans vie d’un adulte, portant une alliance, était visible à quelques centimètres seulement du visage de ce garçon.

Une infirmière de l’hôpital d’Ercis a déclaré que les blessés étaient soignés dans les jardins de l’établissement en raison des degâts subis par le bâtiment.

« On ne peut pas compter les morts et les blessés car nous ne sommes pas dans l’hôpital. Il doit y avoir plus de 100 cadavres déposés près de l’hôpital. Nous les avons laissés là car il fait sombre et nous ne voulions pas marcher sur les corps », a dit Eda Ekizoglu, interrogée par CNN Turquie.

A Van, ville d’un million d’habitants au riche patrimoine historique située sur les rives d’un lac entouré de montagnes aux cimes enneigées, des grues étaient à l’oeuvre pour tenter de déplacer les ruines d’un immeuble de six étages sous lesquelles 70 personnes seraient prises au piège, selon des témoins.

« Nous avons entendu des pleurs et des gémissements sous les décombres, nous attendons l’arrivée de secours », a déclaré à Reuters un habitant, Halil Celik, debout près des ruines d’un bâtiment qui s’est effondré sous ses yeux.

A un autre endroit, trois adolescents seraient pris au piège sous un immeuble effondré. Des gens escaladent les amas de béton et crient: « Il y a quelqu’un? ».

Rejet de l’aide internationale

Là, un secouriste, manifestement âgé, est assis et pleure, son visage fatigué recouvert de poussière. La police tente de repousser les curieux. Les ambulanciers attendent de venir récupérer d’éventuels survivants extraits des ruines.

L’armée a annoncé le déploiement de deux bataillons pour participer aux opérations de secours. On ignore ce qu’est devenue une église arménienne du Xe siècle sur l’île d’Akdamar, récemment restaurée par les autorités turques en geste d’apaisement à l’égard de l’Arménie.

Les propositions d’aide ont afflué d’Europe, de l’Otan, de la Chine, de l’Azerbaïdjan, du Japon, des Etats-Unis et d’Israël, dont les relations avec la Turquie sont considérablement refroidies depuis l’arraisonnement en 2010 d’une flottille humanitaire pour Gaza. (lire )

Recep Tayyip Erdogan a remercié ces gouvernements mais a assuré que la Turquie pourrait faire face seule à la situation.

Serge Sarkissian, le président de l’Arménie, pays dont les relations sont historiquement tendues avec la Turquie, a appelé son homologue turc Abdullah Gül pour transmettre ses condoléances.

La Turquie est située sur des failles dont les mouvements provoquent fréquemment des tremblements de terre.

La région de Van a ainsi déjà été frappée par un puissant séisme en novembre 1976, avec 5.291 morts confirmés.

La nord-ouest turc a également été frappé par deux puissants séismes en 1999 qui ont fait plus de 20 000 morts.