Le mode de scrutin « n’est pas responsable de l’échec de certaines listes candidates », selon un expert (Interview)
TUNIS (Rédaction TAP) – Le mode de scrutin adopté lors des élections de l’Assemblée Constituante « n’est pas responsable de l’échec de certaines listes candidates », a estimé un expert de Droit public, membre de la sous-commission responsable de la rédaction de la loi électorale post-révolution du 14 janvier.
Le mode de scrutin de listes à la proportionnelle au plus fort reste, appliqué lors des élections de la constituante du 23 octobre, a été ouvertement critiqué par certaines mouvances politiques qui « ont échoué » lors de ce rendez-vous électoral.
Le mode de scrutin adopté lors des élections de la constituante constitue, selon les modes de scrutin « la meilleure manière permettant d’obtenir un équilibre entre une justice électorale et une large représentativité des listes candidates », a expliqué M. Horchani dans une interview donnée à l’agence TAP.
M. Horchani est le président de la sous-commission de la loi électorale mise en place après la révolution du 14 janvier par la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution pour la rédaction du décret-loi pour l’élection de l’assemblée constituante.
Ce mode de scrutin, a-t-il expliqué, « bien qu’il tient compte du principe de justice dans la répartition des sièges pour ce qui est du nombre des voix obtenus d’une part et des sièges au sein de la constituante ne permet pas au candidat le plus fort d’obtenir une majorité absolue ni aux candidats les plus faibles d’accéder à l’assemblée ».
Selon M. Horchani, qui cite le cas d’une circonscription de 8 sièges où se présentent 56 listes, il est possible pour les huit premières listes d’obtenir chacune un siège.
Interrogé sur les éventuels résultats en cas d’application d’un mode de scrutin différent, M. Horchani a soutenu « si on avait appliqué un mode de scrutin différent à la lumière des mêmes résultats obtenus il est probable, a-t-il estimé « qu’une seule et même liste aurait remporté la totalité des sièges ».
Les résultats officiels des élections « viennent confirmer la justesse du mode de scrutin adopté en raison de la présence massive des partis politiques et des listes dans plusieurs circonscriptions ».
Dans son analyse, M. Horchani a expliqué que tout mode de scrutin ne peut en aucune manière modifier la carte politique d’un pays donné ou la structure fondamentale de son paysage politique.
Le mode de scrutin, a-t-il soutenu, ne peut changer la volonté d’un peuple qui a choisi de voter massivement pour tel parti ou telle liste ».