Le secrétaire général du parti Ennahdha « candidat de son parti pour diriger le prochain gouvernement »

TUNIS (TAP) – Le secrétaire général du parti Ennahdha, Hammadi Jébali, a annoncé « être le candidat de son parti pour diriger le prochain gouvernement », relevant que « le secrétaire général du parti qui remporte la majorité aux élections, dans toutes les démocraties du monde, occupe le poste de chef de gouvernement ».

Dans un entretien avec l’agence TAP, M. Jebali a souligné que le parti Ennahdha a aussi ses candidats à la présidence qu’il va proposer aux autres partenaires politiques représentés à l’assemblée nationale constituante.

Il a cité, à ce sujet, le secrétaire général d’Ettakattol (Forum démocratique pour le travail et les liberté -FDTL), Mustapha Ben Jaâfar et le président du Congrès pour la République (CPR), Moncef Marzouki, sans exclure que le poste de président soit également proposé au Premier ministre du gouvernement de transition, Béji Caïd Essebsi.

Hammadi Jébali considère, d’autre part, que « la victoire du mouvement Ennahdha avec un taux qui peut atteindre ou dépasser 50 pc des voix n’est pas un motif de satisfaction pour les militants du parti et sa direction », en raison du mode de scrutin à la proportionnelle, « qui n’est pas équitable dans la distribution des sièges. »

Le secrétaire général d’Ennahdha a souligné, en outre, que le choix d’une partie importante du peuple tunisien reflète une grande confiance dans son programme et son action sérieuse pour le servir et pour remédier aux grands problèmes que connaissent certains secteurs. Il a approuvé certaines explications indiquant que ceux qui ont choisi Ennahdha ont voulu la récompenser pour son action militante et la répression qu’elle avait subie tout au long des dernières décennies de la part des deux précédents régimes.

Au sujet des allégations selon lesquelles le Mouvement va « imposer une constitution comme elle le conçoit et qui abroge certaines libertés, comme la liberté de croyance, les libertés individuelles, la situation juridique de la femme et sa place dans la société », il a souligné que la nouvelle constitution sera élaborée dans le cadre d’un « consensus avec les autres partis et les partenaires représentés au sein de l’Assemblée constituante », qu’elle « ne reviendra pas sur aucune liberté et qu’au contraire, elle cherchera à les consolider toutes. »

Il a, dans ce sens, affirmé que les représentants du Mouvement au sein de la Constituante « vont travailler en cohésion totale avec les autres partis et qu’il ne s’opposeront à aucune proposition, notamment un référendum sur la constitution. »

Répondant à une question sur la proposition de Hechmi Hamdi, président du courant « Al Aridha Al Chaâbia » (Pétition populaire) concernant une alliance avec Ennahdha, Hamadi Jebali a exprimé « le rejet total » de cette proposition.

Evoquant les acquis de la femme en Tunisie, il a affirmé qu’il n’y aura aucune atteinte au Code du statut personnel (CSP), qu’il n’y aura pas de proposition de la polygamie, ni de port du Hijab pour la femme qui sera libre de pratiquer sa religion et ses convictions. Il a ajouté, dans ce sens, qu’il « n’est pas question de faire revenir la femme au foyer comme cherchent à le propager des ennemis du Mouvement », considérant que le travail de la femme est important et constitue un plus pour la société.

Le secrétaire général d’Ennahdha a, en outre, affirmé que le Mouvement sera le premier à accorder aux femmes la moitié des sièges qui lui seront accordés, qu’elles portent le Hijab ou non ».

Dans les domaines social et économique, Hamadi Jebali a indiqué que le Mouvement ne touchera à aucun secteur, mais va chercher à consolider les acquis et à trouver des solutions rapides aux problèmes qui entravent la réalisation du développement équitable, entre les régions et la réduction du chômage ».

Il a affirmé que le secteur touristique est parmi les acquis à ne pas mettre en cause. « Est-il raisonnable de paralyser un secteur vital comme le tourisme, en interdisant les boissons alcoolisées et le port de maillots de bain, ou autres pratiques? Ce sont des libertés individuelles garanties aussi bien pour les étrangers que pour les Tunisiens ». a-t-il indiqué.

Au sujet des craintes de certains hommes d’affaires et des retombées des orientations du Mouvement, sur le secteur financier, M. Jebali a indiqué qu’il n’y a « aucune intention de généraliser les banques islamiques ou d’abroger le système financier en vigueur en Tunisie, ni de restreindre les activités des hommes d’affaires. » Au contraire, a-t-il précisé, « ils seront soutenus, à travers la polarisation des investissements arabes et étrangers, affirmant que « ces craintes n’ont aucune justification ».