L’ouverture de la ligne aérienne Paris-Tozeur de Transavia redonne espoir au tourisme saharien
TOZEUR (TAP) – La ligne aérienne directe Paris-Tozeur, que la compagnie Transavia France, filiale d’Air France, vient d’ouvrir, a redonné espoir aux habitants de cette région du Sud, de voir le tourisme saharien vivre sa relance après un temps de stagnation.
Mercredi, le premier vol de la compagnie Transavia a atterri à l’Aéroport International de Tozeur-Nefta transportant un groupe français de représentants d’agences de voyages et de journalistes.
L’arrivée de cette équipe de professionnels et de représentants de médias français a coïncidé avec le démarrage de la saison touristique dans la région, qui reste, à ses débuts, en deçà des attentes des employés du tourisme, notamment, ceux des petits métiers.
De nombreux hôtels de Tozeur, désertés par les touristes, ont fermé leurs portes et les artisans ont vu leurs revenus, manifestement, baisser.
Interrogés par la TAP, nombreux habitants de la ville de Tozeur n’ont pas dissimulé leurs inquiétudes quant au sort de certains espaces touristiques et de professions, qui dépendent toujours des touristes.
Détermination pour servir la vocation de la région
Le touriste, qui visite la région de Tozeur, ne peut rester indifférent face à l’accueil chaleureux, que les habitants de la région lui réservent.
Sur sa calèche, Amara Chabaâ, fait la queue et attend calmement son rôle, pour transporter des touristes dans des promenades dans la ville et les oasis.
L’homme de 70 ans, semble satisfait de son métier malgré le peu de revenus qu’il génère. « Le syndicat du » guide touristique » retient, pour chaque tour de calèche, un montant de 500 millimes sur un total de 6 dinars », dit-t-il avec un aire serein.
« L’argent retenu est consacré à l’entretien de la calèche et aux costumes de son chauffeur », explique-t-il, rappelant que ce même syndicat octroie des aides d’un montant de 250 dinars, en cas de besoin, pour les propriétaires des calèches.
Durant la haute saison, le propriétaire de cette voiture à cheval, peut gagner environ 30 dinars par jour, mais au actuellement, il peut passer deux jours sans rien gagner », a renchérit le vieillard.
« L’activité n’est pas à l’abri des intrus », selon Amara Chabaâ, car en plus des 109 autorisations octroyées, d’autres transporteurs à calèche travaillent sans être autorisées, dit-t-il.
Lazhar Ben Youssef, 84 ans, confectionneur d’habits traditionnels, occupe un coin du souk et consacre son temps libre à l’animation. Son amour pour la poésie, il le transmet aux badauds à travers des spectacles divertissants et humoristiques.
Lazhar, pourtant le seul qui continue à confectionner les Burnous et la Djebba (habits traditionnels pour hommes) au souk, trouve que ce métier est toujours, à la fois, aimé par les tunisiens et les touristes.
Un peu loin de la ville de Tozeur, rien ne peut attirer l’attention d’un touriste plus que des airs de flûte sur les dunes de sable de Nefta au coucher du soleil.
Marzouk Belgacem, un flûtiste de bonne humeur, ne se sépare pas de son sourire. Pour lui, l’ouverture de la ligne aérienne Paris-Tozeur et l’arrivée du groupe français dans la région, sont « des signes de dénouement et des lueurs d’espoir pour la relance de l’actuelle saison touristique » .
Pour Marzouk, les espagnols sont les premiers funs de sa flûte. Le musicien gagne 20 dinars à l’heure pour des spectacles de deux à trois heures par jour.
Divers espaces touristiques qui partagent les mêmes soucis
Malgré la baisse d’affluence des touristes, plusieurs espaces gardent, ouvertes leurs portes, en attente d’éventuels arrivages de Tunisie ou de l’étranger.
Le musée de « Jannat Ennakhil » à Tozeur, pourtant unique en son genre en Tunisie comme à l’international, attend toujours des hôtes qui ne viennent pas, selon son propriétaire, M. Ammar Assakmani. Car, cet édifice, aménagé grâce à un coût de plus de 2 millions de Dinars, est spécialisé dans l’histoire du palmier et les utilisations des dattes dans les différents domaines.
Cet espace, qui a accueilli, en 2010, environ, 30 000 personnes au prix symbolique de 6 dinars, se trouve, ces jours-ci, presque déserté et très affecté par le repli de l’activité touristique dont souffre généralement la région Tozeur.
Le propriétaire du musée s’est trouvé, par ailleurs, contraint de réduire le nombre de ses employés de 53 à 23 personnes. Au nombre des difficultés qui entravent le rayonnement de son musée, il cite le peu de promotion que font les médias pour cet espace d’histoire et l’absence d’une promotion du tourisme saharien par les structures officielles spécialisées.
A l’intérieur des souks de l’ancienne Médina, le paysage n’est pas aussi différent. Le magasin » Dar Ettaleb », fondée au début des années 70 et qui accueillait, auparavant, un grand nombre de touristes, souffre aujourd’hui d’une baisse notable de ses recettes touristiques.
Abdallah El Amoudi, l’un des vendeurs du magasin se plaigne de cette baisse d’affluence, relevant que seuls 30 clients ont visité le local le mois dernier.
La solution réside, d’après lui, dans la conversion de la région de Tozeur d’un simple point de transit à une région de tourisme résidentiel. Il est ainsi pour l’idée de promouvoir davantage le tourisme saharien à travers, notamment, la création de vols aériens directs et la réouverture du vol Madrid-Tozeur.
Pourtant, «Dar Zargouni » et bien d’autres maisons de la région de Tozeur se distinguent par leur architecture et par le confort et la gastronomie qu’elles offrent aux touristes.
Bien entretenus et ouverts, les chemins qui mènent aux oasis de Tamerza et Chbika laissent circuler, aisément, les voitures 4×4. Dans moins d’une heure, les véhicules parcourent 60 km pour en fin se plonger dans des paysages du désert et dans les spectacles gratis de la nature (montagnes, cascades d’eaux, oasis…).
La médiatisation française porteuse d’espoir
Journaliste travaillant à un site électronique, Solan Diclo, venue avec le groupe français à l’occasion de l’ouverture du vol de Transavia, n’a pas caché son enthousiasme. « j’étais très heureuse de voir le coucher du soleil de Nefta », a-t-elle lancé. La journaliste n’était pas indifférente face à l’hospitalité des habitants de la région et des services d’accueil dans les divers espaces touristiques.
De son côté, Mme Annie Fav, rédactrice en chef du site « vacance-pratique.com », a exprimé sa joie de découvrir le cachet architectural des hôtels de Tozeur et les services offerts par les centres d’esthétique et les maisons d’accueil. Pour elle, Tozeur est une destination touristique de renommée internationale qui peut développer un tourisme d’hiver, lequel peut attirer les touristes européens vu sa proximité géographique de l’Europe et l’existence d’une infrastructure appropriée.
La journaliste se dit prête à défendre Tozeur comme destination touristique privilégiée. Elle a des messages, dans ce sens, à transmettre à l’opinion publique françaises, à travers ses écrits, dit-t-elle.