Site à (re)découvrir Tunisie : les forêts du Nord-Ouest

Au-dessus de Tabarka, à la lisière de l’Algérie, la majesté des arbres cache une nature merveilleuse. Plongée dans un paysage majestueux.
Si les autorités touristiques tunisiennes n’ont cessé de vanter soleil, plages, mer bleue et jasmin, il existe d’autres joyaux. Ainsi, il suffit de quitter les rives de Tabarka, de grimper en voiture une route pentue sur une solide dizaine de kilomètres pour découvrir un archipel de verdure, une mer d’arbres majestueux, une succession de forêts qui peuplent Aïn Draham, au sein du gouvernorat de Jendouba. On se croirait propulsé dans un autre pays. En trente minutes, le voyage est sidérant. Exit la méditerranée, le petit port de Tabarka, ses quelques hôtels à l’architecture bulgare, le fort où Bourguiba fut exilé par les Français en 1952, place à une nature chatoyante, à des arbres qui tutoient les nuages, à un festin de verdure.
Un tourisme écolo qui gagnerait à être mis en valeur
Si la route Tabarka-Aïn Draham est asphaltée de frais, confortable même de nuit, il existe peu de sentiers permettant pedibus de flâner au cœur de la luxuriante forêt. Mais la région regorge de fins connaisseurs des lieux. Parfois, on croit arriver dans une clairière, mais la réalité est plus pragmatique. On vole du bois pour en faire commerce. Pour contrer ces pratiques, des habitants des petits villages alentour se sont regroupés en association pour prévoir l’avenir. Des femmes ont préparé des dizaines et des dizaines de bébés arbres afin de replanter là où les contrebandiers du bois ont sévi. Parfois, des incendies sévissent, traçant des incises dans le paysage. Accidentellement ou criminellement. Dans ce dernier cas, quelqu’un veut construire une maison en dépit des lois. Après la révolution de 2011, certains ont confondu libertés et anarchie…
Un Overlook fiché dans les hauteurs
L’hôtel Nour El Ain semble posé sur la montagne. Arrivé à Aïn Draham, il faut encore grimper quelques cols pour y parvenir. Un mini-Overlook qui surplombe la vallée. Dépaysant. La nuit, un garde veille à l’extérieur. La frontière algérienne n’est pas loin, les mesures de sécurité sont sérieuses. On peut, à quelques kilomètres de là, grignoter sur le bord de la route, dans des gargotes abritées sous les arbres. Détente assurée. D’autres hôtels sont dispersés dans la région. La chute de la fréquentation touristique a engendré des fermetures. Mais cette période semble se clore.
De Tunis à la frontière algérienne, il faut compter trois heures de route. On peut ainsi passer de la Médina de la capitale, des plages d’Hammamet à une odyssée de nature. La Tunisie compte de nombreux visages. Celui d’Aïn Draham, connue notamment pour ses cerises, est frais, vivifiant et verdoyant.