Suivi des affaires de corruption des proches de Ben Ali (Justice)

TUNIS (TAP) – Le représentant du ministère de la Justice, Kadhem Zine El Abidine, a indiqué, vendredi, que les dossiers de plusieurs affaires de corruption  financière et administrative liés à l’ancien régime ont été déféré par la chambre d’accusation devant le tribunal de première instance.

Il a évoqué, au cours du point de presse périodique du Premier ministère, le procès intenté pour corruption financière et immobilière contre Moncef Matri et son fils Mohamed Sakher Matri.

Ce dernier a acheté un lot de terrain de 44 mille mètres carrés à la société « El Bouhayra » pour 20 dinars le mètre carré, soit une valeur totale de 850 mille dinars.

Il a cédé le terrain à son père pour 1,2 million de dinars après avoir usé de son pouvoir pour le transformer de zone verte en zone urbaine.

Moncef Matri a loti ce terrain pour le vendre aux particuliers entre 1.5 à 2 mille dinars le mètre carré. Cette transaction frauduleuse a causé à l’Etat un manque à gagner estimé par les experts à 31 millions de dinars.

Le tribunal de première instance statuera sur cette affaire le 8 novembre prochain.

Kadhem Zine El Abidine a, par ailleurs, évoqué l’affaire de Tunisie Télécom dans laquelle sont impliqués le directeur général de l’entreprise, Jalila Trabelsi et d’autres personnes. Elle concerne un marché conclu entre Tunisie Télécom et Jalila Trabelsi qui a causé des pertes de l’ordre de deux millions de dinars à l’Etat.

Une audience a été fixée par le tribunal au 17 novembre prochain pour examiner ce dossier.

Une 3e affaire déférée devant le tribunal de première instance implique l’ancien ministre du Transport, le directeur de l’Office de l’Aviation Civile et des Aéroports (OACA) et un haut cadre de l’office.

Elle concerne la vente d’un terrain de l’OACA au gendre de Ben Ali à un prix dérisoire. Un immeuble a été construit sur ce lot puis loué à l’OACA, en vertu d’un contrat contenant de multiples infractions judiciaires, et à un prix exorbitant. L’OACA a également dû payer la TVA de 18 pc, normalement à la charge du propriétaire.

Cette affaire a été déférée devant le tribunal pénal pour juger les accusés.

Le représentant du ministère de la Justice a, par ailleurs, évoqué l’affaire de la société « Bien vu » dans laquelle est impliqué Ben Ali, son épouse, l’ancien ministre du Tourisme et des cadres de l’Office national du tourisme (ONT).

Un important contrat a été conclu avec cette société appartenant au mari de la nièce de Ben Ali pour une campagne de promotion du tourisme tunisien pour une durée de 3 ans (2010-2011-2012), pour un coût de 7,5 millions de dinars.

Les accusés ont été déférés devant le tribunal. Certains d’entre eux ont déposé un pourvoi en cassation.