La Tunisie est passée de 12.000 étudiants étrangers en 2010 à 4.600 en 2016 selon Bassem Loukil

Invité à la radio Mosaïque Fm afin de parler du « Tunisian African Empowerment Forum » qui se déroulera les 22 et 23 août prochain, l’homme d’affaires Bassem Loukil président du Tunisia Africa Business Council, a révélé des chiffres alarmants sur le nombre d’étudiants étrangers en Tunisie.
En effet, dans le cadre de ce forum, le but est de faire de la Tunisie un pôle d’enseignement supérieur et de formation de qualité au profit des étudiants africains: « Dans son histoire, la Tunisie a toujours été un pôle reconnu en Afrique pour son enseignement supérieur et la formation » a-t-il débuté.
« Or depuis 2010, le nombre d’étudiants étrangers en Tunisie a baissé. On est passé de près de 12.000 étudiants en 2010 à près 4.600 fin 2016 » rapporte-t-il affirmant que dans ses nombreux déplacements d’affaires en Afrique, un même constat est fait: « les étudiants étrangers ne veulent plus revenir en Tunisie ».
Comment accueillir ces étudiants alors que l’enseignement supérieur est en crise? « Pas tout l’enseignement supérieur public est en crise. La médecine, la pharmacie ou encore les écoles d’ingénieurs sont des domaines qui n’ont pas été affectés et qui continuent de jouir d’une grande réputation au niveau africain » a affirmé Bassem Loukil.
Cela sans compter « les universités privées dont la capacité d’admission est passée de 15.000 à 30.000 places, c’est devenu un pôle à part entière » a-t-il renchéri.
Parmi les raisons qui ont fait que la Tunisie a perdu son aura auprès des étudiants étrangers, Bassem Loukil note tout d’abord la situation sécuritaire de ces dernières années « mais le plus important c’est les problèmes qu’ils rencontrent au niveau des conditions d’hébergement, de cartes de séjour, de visa(…) mais pas de racisme. C’est des cas isolés » a-t-il indiqué.
Autre problème soulevé par Bassem Loukil, « les programmes » qui ne « sont pas en adéquation avec la demande du marché africain ». Pour ce faire des panels et des tables rondes regroupant les représentants des pays Africains et de différents ministères tunisiens viseront à apporter des solutions.
Ce forum est selon lui la première pierre qui permettra à la Tunisie de rétablir le nombre d’étudiants étrangers à 12 mille dans un premier temps avant et de le multiplier à 20 mille d’ici 2019.
La Tunisie tend depuis plusieurs mois à se repositionner au niveau de ses relations avec l’Afrique Subsaharienne. Ainsi un programme vise l’ouverture de cinq nouvelles représentations commerciales en Afrique Subsaharienne outre la programmation de missions diplomatiques itinérantes dans des pays où la Tunisie ne dispose pas de représentations diplomatiques résidentes est à l’ordre du jour avait indiqué Khemaies Jhinaoui le 28 juillet dernier.